Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes?

 

 

Remarques préalables sur le sens de la question
La question porte sur la valeur de l'objet du désir, sur les "choses" que nous désirons.
Le désir est un appétit, une tension qui nous pousse en effet à vouloir quelque chose.
En général, on parle de désir, au sens strict, pour désigner un appétit accompagné de conscience, c'est-à-dire qui se sait lui-même désir. Ainsi lorsque lorsque je souhaite réussir un examen, cette réussite est ce que l'on désire en sachant bien que c'est bien là ce que l'on désire.
Néanmoins, la psychanalyse a montré qu'il existait des désirs inconscients, auxquels il convient plutôt de donner le nom de « pulsions » : celles-ci agissent à notre insu, nous faisant agir sans que nous nous en rendions compte. C'est ainsi, peut-être, que nous pourrions être amenés à faire du mal comme malgré nous. On peut vouloir, par exemple, jouer un mauvais tour à quelqu'un tout en sachant que ce n'est pas bien, sans être pour autant au clair sur les motivations profondes qui nous poussent à nous comporter de la sorte

Il s'agit de savoir si nous ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?
Le verbe « estimer», peu précis, renvoie avant tout à l'idée d'une appréciation approximative, d'origine essentiellement subjective. Au premier abord, on peut y voir une évaluation spontanée, immédiate, irréfléchie. Il importe alors de se demander à quels critères obéit cette estimation et si on ne doit pas la remplacer par un jugement plus sûr et plus réfléchi, fondé sur des critères rationnels : au-delà des sensations, des préjugés, des habitudes et des conventions sociales, pouvons-nous trouver des critères rationnels du jugement? Ce qui, au départ, était subjectivement bon » ne doit-il pas être examiné rationnellement et objectivement, à l'aide des critères plus rigoureux (et à visée universelle) de bien et de mal ?
Platon déjà, dans le Gorgias, opposait la pratique du médecin, qui se soucie de ce qui est bon de fait pour nous, en l'occurrence de notre santé, de celle du cuisinier, uniquement soucieux de ce que nous pourrions trouver bon, de ce qui pourrait nous procurer du plaisir, quand bien même cela serait nocif à notre santé. Par où l'on voit que nous pouvons estimer bon ce qui n'est qu'agréable...
Mais il ne s'agit pas seulement de savoir si nous désirons les choses que nous estimons bonnes, mais si nous ne désirons qu'elles. La restriction « ne... que... » est très suggestive. Elle sous-entend qu'il existe probablement des cas où nous désirons des choses qui ne nous paraissent pas forcément bonnes au premier abord, ou encore des choses que nous savons être mauvaises.
Dans le premier cas, il s'agit des désirs orientés par un idéal ou une idée qui nous permettent de viser un objectif à long terme, même si cela exige des sacrifices à court terme : c'est le cas du travail, de l'entraînement sportif, des actions associatives, morales, politiques.
Dans le second cas, nous sommes confrontés au problème du « mal radical » : en dépit d'une claire conscience du mal, je commets malgré tout des actions répréhensibles. Saint Paul observait lucidement qu'il lui arrivait de ne pas faire le bien tout en sachant que c'était mal (Rm 7, 21).Pourquoi ?

Nous avons ainsi à nous demander si nous nos envies portent exclusivement sur ce dont nous supposons qu'il peut être profitable.  

 

 

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