Le droit ne fait-il que traduire un rapport de force ?

La question porte sur la nature du droit et donne à examiner l'hypothèse selon laquelle elle résiderait dans un rapport de force.

Le droit peut s'entendre en deux sens qu'il faudra distinguer :

- soit l'ensemble des lois qui, à un moment donné, sont établies par l'autorité politique s'exerçant sur une société et dont le respect est assuré par la force publique (police requise par les tribunaux) : c'est ce qu'on appelle le droit positif.
- soit les principes et les valeurs en fonction desquels les règles imposées à une société peuvent paraître justes et légitimes c'est ce qu'on appelle le droit naturel.

Si l'on se réfère au premier sens, tout acte conforme à une règle juridique en vigueur est estimé juste.
Si l'on se réfère au second, on peut contester la justice de la règle en vigueur elle-même. Estimer par exemple qu'une loi qui fixe des discriminations raciales ne peut pas être juste.Le droit n'est jamais un pur rapport de forces qui n'impliquerait qu'une confrontation où seule la puissance physique tranche dans un contexte de violence. Dès que le droit intervient, on tranche en effet selon des règles socialement instituées et garanties.

Reste à savoir si ces règles elles-mêmes n'ont pas été imposées par un rapport de forces antérieur où le plus fort à fait prévaloir les lois qui lui conviennent ou - plus subtilement - est parvenu à faire passer son intérêt pour l'intérêt général et pour la justice.

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