EPICURE

 (341-270 av. J.-C.)

 

 

Biographie - Oeuvres principales

 

Tragique temps que celui d'Epicure, temps de désordre et d'angoisse : AIexandre le Grand mort (323 av. J.-C.), ses anciens généraux se battent, et les cités grecques connaissent le déclin.

Epicure (341-270 av. J.-C.) voulut, en cette époque déchirée, trouver une réponse pratique à la misère de l'homme.

Né dans l'île de Samos, il fonde à Athènes une école de philosophie, le Jardin - ce qui valut aux Epicuriens le nom de « philosophes du Jardin ». Il mourut à l'âge de 71 ans, laissant une œuvre immense, qui ne comprenait pas moins de 300 titres, œuvre dont il nous reste peu de choses : une Lettre à Hérodote, une Lettre à Pythoclès, une Lettre à Ménécée concernant la morale, et quelques maximes.

La doctrine d'Epicure se diffusera dans tout le bassin de la Méditerranée, où elle connaîtra une influence prodigieuse, tout en étant souvent déformée ou mal comprise.

 

Racines et apports

 

1 - Les racines

 

• C'est par opposition à l'idéalisme de Platon et à la théorie de la substance d'Aristote, que s'est constituée la doctrine d'Epicure.

• Epicure a élaboré cette réflexion matérialiste sur la base des enseignements de Démocrite d'Abdère qui, au Ve siècle av. J.-C. avait, avec Leucippe de Milet, fondé l'atomisme, conception selon laquelle la réalité est uniquement composée des atomes, fragments insécables, et du vide.

 

2 - Les apports conceptuels

 

Epicure, s'opposant à la tradition idéaliste et spiritualiste, affirme que tout est corporel et matériel, y compris l'âme. Les notions fondamentales de sa philosophie sont les suivantes :

• la sensation (aisthésis en grec), conçue comme donnée concrète des sens nous mettant en harmonie et en accord avec la nature : la sensation n'est pas relative et subjective, mais vraie et réelle ;

• l'atome, envisagé comme corpuscule insécable, solide, compact et immuable ;

• le plaisir, conçu comme jouissance agréable et stable, repos qui implique l'absence de douleur ; cette affection constitue un principe de la vie heureuse ,

• l'ataraxie, absence de trouble et d'inquiétude, objet fondamental de la recherche du Sage, qui détoune sa pensée de la mort, qui "n'est rien pour nous".

 

 

Cf. J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas pp.85-84