Hans Georg GADAMER

(1900-2002)

 

 

Sa pensée

 

Né le 11 février 1900 à Breslau, en Allemagne, Gadamer se spécialise dans l'étude de la pensée platonicienne avant de rencontrer Heidegger dans les années 1920 à Fribourg. Professeur à Marbourg puis à Leipzig, il enseigne la philosophie dans plus de cinquante ans et publie Vérité et méthode, son œuvre maîtresse, en 1960.

Gadamer est le principal représentant contemporain de l'herméneutique philosophique, à laquelle il donne une véritable portée ontologique. Selon lui l'homme est l'« animal interprétant » par excellence, et la compréhension est l'attitude générale propre à l'existence. Le premier acte philosophique ne consiste donc pas à se défaire de nos préjugés (comme dans la perspective des Lumières), mais à les approfondir car ils sont toujours ce à partir de quoi nous interprétons notre être--au-mode. Proche de la pensée heideggerienne du Dasein, la philosophie de Gadamer fait du langage le signe de la finitude : nous appartenons au langage comme à une structure qui nous précède et que nous ne pouvons totalement objectiver. De la même manière, dans la sphère de l'esthétique, l'expérience d'être saisi par l'objet précède l'exercice du jugement et, dans la sphère de historique, nous avons conscience d'être portés par des traditions dont nous héritons sans les choisir. À tous les niveaux, l'homme s'inscrit donc dans des structures d'appartenance (langage, histoire) qui constituent son rapport au monde. En ce sens, la recherche de la vérité ne relève pas de la méthode scientifique mais elle est une entreprise herméneutique patiente qui doit se mettre à l'écoute du sens de l'être tel qu'il se livre en particulier dans la langue.

 

Principaux écrits :

Vérité et méthode (1960);
L'Art de comprendre (1975).

Cf. La philosophie de A à Z © Hachette