Marc-Aurèle (121-180), cet empereur romain venu de bonne heure à la philosophie à travers la lecture d'Epictète, consacra son existence à la guerre contre les Barbares, dans la région du Danube. Ce fut pendant ces expéditions qu'il écrivit ses Pensées, réunies après sa mort sous le titre "A lui-même" Il meurt, sur le front du Danube, en 180, probablement à Vienne." Avec Marc-Aurèle, la philosophie a régné. Un moment, grâce à lui, le monde a été gouverné par l'homme le meilleur et le plus grand de son siècle ", note Renan (Marc-Aurèle, ou la fin du monde antique, rééd. Le Livre de Poche, Biblio-Essais).
1 - Les racines
L'influence d'Epictète sur Marc-Aurèle est manifeste : les Entretiens d'Epictète produisirent sur l'empereur une profonde impression. Mais Marc-Aurèle fut également marqué par les thèses d'Epicure.
Enfin, le mobilisme d'Héraclite est présent chez Marc-Aurèle, et ce mobilisme est interprété de manière pessimiste.
2. Les apports conceptuels
Marc-Aurèle souligne, comme les autres Stoïciens, l'idée de l'autonomie de l'individu, libre par son jugement, et celle du rattachement de l'homme à l'univers. Les Pensées sont, par ailleurs, d'un ton fort pessimiste.Ses concepts fondamentaux sont les suivants :
les concepts d' Epictète (cf. Epictète) :
le concept de présent, conçu comme seule réalité temporelle concrète véritable, si l'on ôte du temps ce qui est à venir et ce qui est écoulé (et donc un futur et un passé qui nous échappent);
le concept de " dieu intérieur", de " génie" présent en chacun de nous, et conçu comme guide de l'homme, le rendant libre face aux vicissitudes externes ;
le concept de moment opportun, déjà présent dans la spéculation grecque et explicité, chez Marc-Aurèle, comme "occasion favorable" et "opportunité permanente" pour notre exercice moral .
Cf. J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas pp. 102-103