Sextus Emiricus serait né au milieu du IIesiècle à Mytilène, puis aurait vécu à Alexandrie et à Athènes. De 180 à 210, il dirigea une école où il enseigna le scepticisme, courant philosophique dont il fut le principal tenant avec Pyrrhon. Il nous reste de lui les trois livres des Esquisses (ou Hypotyposes) pyrrhoniennes, les cinq livres du Contre les dogmatiques et les six livres du Contre les professeurs de sciences.Surnommé « Empiricus », il préconisa la médecine empirique qui, au lieu de suivre de grandes lois générales, mettait en avant les circonstances propres à l'individu malade: le lieu, la date, l'âge du malade, sa constitution, les différentes maladies qu'il avait déjà eues.
Dans les Esquisses pyrrhoniennes, il proposa une introduction au scepticisme. Dans Contre les dogmatiques, uvre qui le rendit célèbre, il présenta sa méthode qui consistait à exposer les doctrines et à les opposer les unes aux autres pour aboutir à une impossibilité d'arriver à une conclusion: le sceptique devait « suspendre son jugement ». Toutefois, son scepticisme était moins radical que celui de Pyrrhon : d'une part, il reconnaissait qu'il y avait des objets transphénoménaux, même si on ne pouvait rien en dire, et, d'autre part, il indiquait que, pour vivre, il fallait suivre les sens, l'intelligence, ses propres dispositions, les coutumes et les connaissances pratiques.
Ce qu'il refusait, c'était le dogmatisme et principalement le stoïcisme.
Cf. Encylopédie Encarta 1999