Cause = ce qui produit un effet et sert ainsi à l'expliquer ; souvent synonyme, en ce sens, de cause efficience.
N.B. Aristote distinguait quatre causes: la cause
matérielle, ou le support de la transformation (ex. : le bloc
de marbre par rapport à la statue) ; la cause efficiente
ou l'agent de la transformation (en l'occurrence, l'action du burin
pour fabriquer la statue) ; la cause finale, ou le but en vue
duquel s'accomplit la transformation (ici l'intention du
sculpteur) ; la cause formelle, ou l'idée qui organise
l'objet transformé selon une forme
déterminée.
Cette classification fut battue en brèche au fur et à
mesure du développement de la science moderne. Celle-ci
évacue les causes finales; la cause et l'effet sont
désormais conçus comme unis dans un rapport
d'antécédent à conséquent, conforme
à l'idée de déterminisme naturel (cf.
Causalité) et dont le modèle le plus simple (mais non
le seul) est la transmission du mouvement dans une machine. Le
positivisme ira jusqu'à dissocier nettement la cause (ou
antécédent constant) et la raison (ou principe
d'intelligibilité) qui n'a plus sa place dans les sciences de
la nature.
Fin = par opposition au moyen, la fin est le but d'une action, son objectif ; mais contrairement au but, elle n'est pas forcément intentionnelle .
Rapports : la recherche tant des causes que des fins permet de répondre à la question de savoir pourquoi ce qui est est tel qu'il est. Mais tandis que la cause nous éclaire sur l'origine de ce qui est, la fin nous éclaire sur ses raisons d'être, sur le ce en vue de quoi il est. Dans un cas on s'efforce d'expliquer le phénomène, dans l'autre on s'efforce de le comprendre. Cf. Cours sur l'interprétation. Le mécanisme rejette le recours aux cause dites finales au bénéfice des seules causes dites efficientes.
Texte : Kant, Critique du jugement